Ikaruga

Écrit par hieronymus, le 3 Juillet 2007

Ikaruga... Fantastique, génial, surfait, chef d'œuvre, réputation usurpée, etc.. Les qualificatifs ne manquent pas pour ce jeu. Qu'ils soient dithyrambiques, bons, ou moins bons.


Screenshot Ikaruga Screenshot Ikaruga

Attardons nous quelques instants sur certains aspects de l'histoire de ce titre pour comprendre l'engouement qu'il a pu susciter.

Ikaruga c'est d'abord la suite d'un jeu qui a marqué les esprits des joueurs de shoot'm up: Radiant Silvergun. Adapté de l'arcade sur Saturn en 1998, il se démarque immédiatement par les énormes possibilités de jeu qu'il offre, et par son non-suivisme des codes du genre (pas de super bombe, pas de power up, une pléthore d'armes..). Mêlant de la réflexion à l'action, il introduit notamment la notion de CHAIN qui sera plus tard un des fondements d'Ikaruga. C'est juste avant l'écran titre d'Ikaruga que l'on peut apercevoir, fugitivement, la mention RS2 (Radiant Silvergun 2).

Sorti en 2002, Ikaruga est le 1er "dernier jeu" de la Dreamcast. Tout comme l'a été Radiant Silvergun sur la Saturn, il fut adapté sur une machine en fin de vie. La 128 bits de Sega ayant été officiellement mise au placard (c'est-à-dire plus fabriquée) en 2001. Ikaruga est donc sorti contre toute attente. Il sera le 1er d'une longue liste de shoot'm up naomi à être finalement portés sur Dreamcast, pour le plus grand bonheur des joueurs.

Grâce à lui de nombreuses personnes sont venus/revenus au shoot'm up. Son aura, sa réalisation, sa hype, ont contribué sans aucun doute à un regain d'intérêt du genre à l'heure où ce sont plutôt les doom-like, les mmorpg, les pes, et plus généralement la 3D toujours plus belle et fluide, qui sont sous les sunlights. Il inscrit dès lors son nom, en lettres d'or, dans l'esprit des gamers, à la suite des grands : Space Invaders, 1943, R-Type, ... Et c'est paradoxal car cette sorte de "démocratisation" est due à un jeu qui n'est pas vraiment destiné au grand public (voir plus loin).


Screenshot Ikaruga Screenshot Ikaruga

Shoot'm up vertical, jouable en tate, Ikaruga plonge le joueur dans un univers futuriste, cyber-dark. En avant donc pour une première partie !

Votre vaisseau s'élance dans un grand flash, comme propulsé d'une station spatiale. Mouvement de caméra classieux, et vous voilà en piste. La prise en main révèle un bouton de tir, un bouton qui change la couleur du vaisseau (il s'agit en fait du bouclier), et un bouton qui relâche des tirs lasers téléguidés (il faut avoir rempli une jauge, voir plus loin). Les premières vagues ennemies apparaissent, plutôt inoffensives puisqu'elles se contentent de bouger sans vous tirer dessus. Très vite un palier est atteint, marqué par un autre mouvement de caméra très classe pendant lequel votre vaisseau effectue une vrille puis met la gomme pour rejoindre le théâtre des opérations suivant. S'ensuit une bataille dans les nuages où des ennemis plus vindicatifs et variés tenteront de vous arrêter. Le boss de fin de niveau est un gigantesque aéronef humanoïde, mélange de samouraï futuriste et de reine des aliens (dans le film Aliens).

Waouh ! Les premières impressions sont énormes: que c'est beau! Que c'est fin! Que c'est chiadé! Les graphismes sont, en effet, très impressionnants. Les effets de lumière sur les réacteurs du vaisseau lors des phases de transitions sont éblouissants, tout comme les tirs téléguidés. On en a plein les mirettes! Idem pour le son: musiques orchestrales galvanisantes, bruitages, voix digitale, on se régale! De manière globale on sent un travail d'orfèvre, un soucis du détail permanent. Sans exubérance, tout en subtilité et classe. La réalisation du jeu assure !


Screenshot Ikaruga Screenshot Ikaruga

Découverte de la spécificité majeure du jeu au cours de ce premier niveau: utilisation de 2 couleurs, le blanc et le noir (déclinés respectivement en bleu et rouge), pour les vaisseaux et les tirs. On remarque aussi l'absence de bonus et autre power up.


Explications:

Le principe de jeu d'Ikaruga est très simple à assimiler, mais difficile à maîtriser: les ennemis sont blancs ou noirs. Votre vaisseau peut alterner entre ces deux couleurs quand vous le souhaiter. En blanc vous êtes insensible aux tirs blancs, et inversement. En blanc vous détruisez plus rapidement les ennemis noirs, et inversement. Les tirs qui sont de la même couleur que votre appareil sont inoffensifs et absorbables (ils garnissent alors la jauge de lasers téléguidés).

Cette dualité de couleurs est associée à la notion de CHAIN, qui est le moyen de scorer: il faut détruire les ennemis par groupe de trois de la même couleur. 3 blancs, puis 3 noirs, puis 3 noirs, puis 3…. etc. Peut importe la couleur, le but est de ne pas casser cette chaîne de destructions ordonnées.

D'où les façons d'apparaître des adversaires: d'abord bien groupés par couleur, en file indienne, puis de manière plus imbriquée (des blancs et des noirs ensembles).

Jouer à Ikaruga revient à jouer à une sorte de puzzle game, dans lequel on ne tire pas forcément sur tout ce qui bouge. Il faut créer des enchaînements précis de destructions, répéter sans cesse les mêmes phases de jeu pour élaborer des stratégies ("à ce moment, vaut-il mieux absorber les tirs pour disposer d'une jauge, ou exploser tout de suite le vaisseau pour en faire apparaître un autre ?" Etc…)

Ceci dit, il est tout à fait possible d'y jouer sans respecter le principe des chains. Juste chercher à le terminer. Le jeu restera relativement difficile, et son essence vous échappera, mais le plaisir sera quand même là.

Ikaruga est donc un jeu à la réalisation somptueuse qui nécessite, quelle que soit la façon de l'aborder, une attention énorme et/ou de nombreuses heures de pratique. Dès lors, il est nettement moins abordable pour le grand public que Rez, Gigawing, ou Under Defeat.

IKARUGA cover
EDITEUR : Treasure NB DE JOUEURS : 2
DEVELOPPEUR : ESP BLOCS VMU : 34
ANNEE : 2002 GENRE : Shoot'em up
VGAVMUJump PackArcade Stick