Écrit par Djizeuss, le 23 Septembre 2006
Attention test sensible !
Sensible car ce Langrisser Millennium n’est pas un bête jeu tombé là d’on ne sait où, un de ces jeux que l’on teste avec la désinvolture et l’absence d’état d’âme du bon professionnel de la bafouille video-ludique.
Langrisser Millennium n’est autre que le 6 ème représentant d’une glorieuse lignée de Tactical RPG de qualité ! Oui la série des Langrisser a ses fans !
Et si ce nouvel opus est attendu au tournant par les initiés c’est parce qu’après l’épisode V les pitits gars de Career Soft (suivis par leur chara-designer attitré Satoshi Urushihara) s’en sont allé développer pour Atlus la série des Growlancer, abandonnant à Masaya la licence Langrisser. La nouvelle équipe allait-elle être à la hauteur du mythe ? La série saurait-elle prendre un nouveau départ ?
Mettons immédiatement les choses au point : ce Langrisser là ne soutient la comparaison avec aucun de ses prestigieux ancêtres et aux yeux du fan il s’agit d’un étron indigne de s’appeler Langrisser.
Pourtant ce titre mérite mieux que ce jugement expéditif (mais sincère). Ainsi afin d’apaiser les esprits et aborder sereinement cette critique nous allons oublier que ce jeu s’appelle Langrisser et faire abstraction de son écrasante hérédité. C’est à cet effet que nous le nommerons désormais « Babar » !
Babar fait la guéguerre !
Babar est un tactical qui rompt avec la tradition des Langrisser, Shining Force et autres Fire Emblem, s’apparentant d’avantage à la série des Ogre Battle ou à un Dragon Force.
Soit une carte parsemée de forts qu’il faudra successivement conquérir jusqu'à se rendre maître de tout le continent. Pour se faire, le joueur forme des bataillons qui seront chargés de protéger les forts alliés et conquérir les positions adverses. Le tout en temps réel ce qui suppose d’être suffisamment réactif et organisé.
Sur ce schéma de base viennent généralement se greffer toutes sortes de subtilité dans le choix des unités, la formation, l’équipement, les évolutions et promotions des personnages, etc …
Mais dans le cas de Babar rien de tout ceci ! Certes il existe un large choix d’unités parmi lesquelles puiser pour constituer ses armées, certes il est possible avant chaque confrontation de définir un plan d’attaque, mais ces options s’avèrent complètement vaines sitôt le combat engagé.
Babar tente en effet d’introduire un peu d’action dans la formule par le biais de combats en 3D et en temps réel. Hélas !
Malgré le nombre réduit d’unités déployées sur le champ de bataille (4 dans chaque camp soit un maximum de 8 en tout ! On est loin de Dragon Force !) les combats se transforment invariablement en une mêlée confuse dans laquelle se précipitent aveuglément tous les combattants, semblables à autant de fans d’Harry Potter se disputant une dédicace. Enfin, « se précipitent » c’est une façon de parler, nos petits soldats étant aussi vifs qu’un troupeau de limaces en plein mois d’août, et moins futés qu’ un rat de laboratoire compte tenu de leur propension à bugger devant le moindre petit bout de mur se dressant sur leur route.
Inutile donc d’opter pour un plan d’attaque plutôt qu’un autre ou tenter de créer un bataillon équilibré puisque, quel que soit la tactique choisie ou les unités déployées le résultat sera le même.
Ne reste plus au joueur qu’à se tenir à l’écart de la mêlée afin de donner quelques coups à distance façon PSO ou lancer un sort destructeur qui ne manquera pas de mettre un terme à l’affrontement.
Bref, rien de très tactique en définitive et conquérir l’ensemble de la carte ne prend pas plus de 5 petites heures.
Babar addict !
Mais si Babar est limité d’un point de vue stratégique, il faut lui reconnaître une qualité, celle d’être incroyablement addictif ! L’absence de toutes ces subtilités qui sont l’apanage habituel des tactical fait de Babar un jeu qui se distingue finalement par sa simplicité. Pas vraiment un sous-T-RPG mais plutôt un T-RPG light, une sorte de tactical-arcade pour gens pressés.
Car une fois le joueur initié aux rudiments du jeu il est difficile de renoncer à mener la partie à son terme. Toujours une base adverse à conquérir, puis une autre, et ainsi de suite, selon un schéma qui permet de revenir au jeu de façon régulière ou beaucoup plus occasionnelle, le temps d’une campagne complète ou simplement pour quelques minutes.
Soyons honnêtes Babar n’est pas un jeu à la hauteur de ses ambitions, mais tous ses petits et gros défauts sont sauvé par un principe incroyablement accrocheur ! De quoi réveiller pour quelques heures le petit Bonaparte qui sommeille en chacun de nous.
Post Scriptum : Babar speak japanese
Précisons que ce jeu n’existe qu’en japonais. Cependant il ne sera pas bien difficile pour un francophone pur jus de saisir les grandes lignes du scénario tant celui-ci est anecdotique. De même le gameplay est suffisamment simple (pour un RPG) et il suffit d’une vingtaine de minutes pour maîtriser l’essentiel.
Plus d’infos concernant les différents menus du jeu ici :
LANGRISSER MILLENIUM | ||||
EDITEUR : | Masaya | NB DE JOUEURS : | 1 | |
DEVELOPPEUR : | NCS | BLOCS VMU : | 36 | |
ANNEE : | 1999 | GENRE : | Tactical RPG |
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